ARTISTES

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SUN7

(Jonas Bournat, dit)

Né en 1977. Réside et travaille à Paris.

"Lors d’une exposition en 2011 à Marrakech, Jonas "Sunset" (Sun7) Bournat avait été présenté selon les propos de Gilles de Bure comme un "enfant de croisements et chevauchements entre le mot et l’image, la poésie et la couleur, l’art et la rue…". Mais selon ce même critique d’art, c’est en fait "le mot qui domine. Un maillage de mots."

Effectivement par ses œuvres, cet artiste nous introduit de manière presque exclusive dans l’univers de l’écriture. Comme libérée, celle-ci occupe joyeusement et librement l’espace de ses différentes toiles, avec des mots qui circulent, s’étirent, s’éclatent ou s’entrelacent selon les humeurs et les caprices du moment.

Tout cela dénote aussi un état mêlé d’enthousiasme et parfois d’inquiétude. Mais cette écriture prend aussi la forme du lyrisme car Jonas «Sun7» semble exalter une sorte de « puissance de métamorphose » qui est une formule chère à Bachelard. Au-delà d’un scénario établi dans l’abstrait, le peintre se veut à l’écoute d’une dynamique intérieure. Il plonge en lui-même dans ses rêveries de voyages qui le portent à l’universalisme et au métissage culturel. Les circonvolutions de son pinceau tracent la voie d’un rapprochement entre différentes influences artistiques. Ce qui tend à expliquer la présence particulièrement remarquée et concomitante de la calligraphie de l’action painting. D’ailleurs, avec cette dernière attitude artistique, le peintre en profite pour éclabousser l’espace pictural par de nombreuses giclures comme pour signifier son insolente liberté!"

Christian Schmitt, "Jonas Sun7 -C'est le mot qui domine", extrait (septembre 2013)

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L'ATLAS

(Jules Dedet Granel, dit)

Né en 1978. Réside et travaille à Paris.

On pourrait dire, avec le risque de tomber dans les lieux communs (métaphore qui ne peut que plaire à l’artiste), que la pratique à laquelle L’ATLAS voue sa vie répond d’une logique archaïque et quasi mystique. Typographe topographe, géomètre géomancien, son souci est celui de la quête: quête du lieu, quête du repère, quête du sens dont les boussoles et les GPS sont les représentations archétypales. Quête à laquelle répond la tendance inverse et complémentaire, celle de la perte: perte de soi dont les labyrinthes sont le symbole, perte du contact visuel dans les méandres d’une calligraphie tendant à l’abstraction, perte d’acuité du regard au contact des surfaces pixelisées de plus en plus présentes dans ses dernières toiles.

Cette dialectique de l’orientation/désorientation avec laquelle l’Atlas joue et parvient à réconcilier deux aspirations antagonistes de la nature humaine, si elle se développe toujours sous le surplomb d’une métaphysique proche de certaines pensées extrême-orientales, se réalise néanmoins toujours dans l’ici et maintenant d’un lieu, dans la réalité concrète de la ville, d’un mur, d’un sol, ou de l’espace d’exposition que l’artiste sait se réapproprier en le contextualisant, retrouvant ainsi les vibrations, les rythmes et les flux habitant jusqu’au plus anodin (ou prétendu tel) de ces espaces.

Il n’est de ce point de vue pas surprenant que l’art de l’Atlas s’intéresse peu à la perspective. Ce n’est pas la représentation fidèle d’un lieu qui l’intéresse, mais le lieu lui-même; ce n’est pas la représentation de la vision qu’il interroge, mais la vision elle-même. Sans doute aussi son art se passe-t-il aisément de LA perspective au sens classique parce qu’il est un art DES perspectives, en un sens presque nietzschéen. A l’instar du cartographe qui, posant un regard aérien sur un paysage qu’il ne représente pas mais dont il offre le potentiel, ouvre le champs des possibles au voyageur, L’Atlas nous indique qu’il est bien des manières pour un lieu de réaliser sa vocation et pour une oeuvre d’être présente au regard du spectateur, et qu’aucun de ces deux objets n’est jamais réductible aux contours que la culture, la norme ou la simple force de l’habitude leur imposent.

L’art de L’Atlas est géodésique : il prend place en des lieux précis qu’il fait valoir comme «lieux», comme «pôles» spatiaux. Peu importe ce que sont ces lieux, s’ils sont «sans qualité» ou connus, non référencés dans la mémoire géographique commune ou à l’inverse prestigieux. Ces lieux «sont», et d’abord pour cette raison : tous sont des lieux de vie. Lieux de rien, lieux majeurs, touristiques, du centre, de la périphérie, peu importe. Chaque tableau-signature prend place, posé sur la tranche ou sur un des angles de son cadre. Par son truchement, l’artiste dessine son propre atlas, fait de la somme de ses déplacements.

Paul Ardenne in ATLAS 2002 - 2012, éditions Lutanie, novembre 2012, Paris

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JEAN FAUCHEUR

Né en 1956. Réside et travaille à Paris.

Sous l’apparente multiplicité des pistes formelles suivis par Faucheur, une cohérence d’ensemble se lit toujours en filigrane: toiles, photos tressées, oeuvres de maîtres réappropriées, photographies du métro parisien bombées, sont autant de perspectives problématisant -avec une générosité créative indiscutable- l’ambiguité de l’image et l’ambivalence corrélative du «voir», Faucheur ne se contentant jamais de simples exercices de style: il passe outre, inquiète nos représentations et pose que celles-ci ne se donnent jamais comme telles.

Le geste artistique de Faucheur est donc aussi le moment d’une analyse : dans un siècle caractérisé par la saturation des milieux par l’image, par notre résignation devant elles et par le surexcitations de nos systèmes de représentations, il est une critique calme, vigilante et souvent amusée du rapport à l’objet perçu et de notre paradoxale capacité à nous laisser entraîner à la fascination et/ou à la répulsion, nous rappelant que, dans cet ordre mouvant des représentations, ce qui tombe sous le sens n’est pas toujours évident.

Si Jean Faucheur, figure tutélaire des arts urbains, est régulièrement présenté comme un passeur (entre art urbain et art au sens traditionnel d'une part, mais aussi entre générations d'artistes), la cohérence et l’unicité de son geste ont par ailleurs toujours été soulignées, confirmant ainsi le sentiment d’urgence avec lequel Daniel Cresson nous enjoignait à nous apercevoir que «nous avons sous les yeux une peinture urbaine foisonnante, pleine de vitalité, où de grands artistes comme Jean Faucheur constituent les repères indispensables».

Nous avons sous les yeux une peinture urbaine foisonnante, pleine de vitalité, où de grands artistes comme Jean Faucheur constituent les repères indispensables.

Daniel Cresson in JUSQUE LA TOUT VA BIEN!, Critères/Urbanités, Paris, 2004

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TANC

(Tancrède Perrot, dit)

Né en 1979. Réside et travaille à Paris.

D’évidence marquée par les expressionnistes abstraits (lui-même cite volontier Rothko, Pollock, Reinhardt, Hartung et surtout Franz Kline comme sources de sa démarche), l’oeuvre de TANC a depuis peu amorcé un un tournant décisif: depuis son exposition new-yorkaise chez Catherine Ahnell, l’artiste délaisse quelque peu l’explosion colorée qui caractérisait ses toiles jusqu’alors au profit de recherches où les fines nuances de noires, les variations linéaires et les écritures automatiques prennent une place centrale, non sans évoquer les travaux d’Henri Michaux.

Compositeur en parallèle de son activité de plasticien, certaines notions propres aux musiques électroniques et expérimentales habitent indéniablement cette oeuvre, l’obsession du rythme et de la pulsion tendant à produire une peinture fascinant par son intensité, sa musicalité et sa dimension vibratoire.

Régulièrement exposée en France, la peinture de Tanc a pris une dimension internationale avec des expositions en allemagne (Skalitzers Contemporary Art), en Angleterre (The French Art Studio), au Maroc (David Bloch Gallery), à New York (Catherine Ahnell Gallery), etc.

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Steph.Cop

France. Né en 1968.

Control of Paris…
Grandissant en milieu urbain dans les années 80, le graphitti s’impose naturellement à Steph. Pas particulièrement ressenti comme une recherche artistique, mais plutôt comme vecteur de rencontre et d’aventure, Steph fait ses armes au cœur de la capitale. Son nom s’inscrit rapidement dans les incontournables des pionniers de ce mouvement “Street Art ». En 1988 avec son crew “Control of Paris”, composé entre autre de Joey Starr et de Meo, il repeint les palissades du Louvre lors de la réalisation de la pyramide.
En 1996, avec Mist, partenaire artistique, il part à la source, New York, et partage des murs avec le légendaire writer Cope2.
Sans le savoir en créant la marque Homecore et Ladysoul avec ses partenaires, il participe a la création d’une nouvel tendance, plus tard défini comme le « streetwear ». Il sera le directeur artistique jusqu’en 2005.

Children Of Production…
Après plusieurs années passées à recouvrir les murs d’images, à construire des collections pour le textile, à dessiner du logotype pour le marché du streetwear, son travail devient plus personnel et Steph passe à la représentation physique d’un monde graphique. Il s’attaque à l’univers du « Designer Toy », et cinq figurines symbolisant les sujets de travail de l’artiste voient le jour en 2000, c’est la naissance des Imaginary Friends.
Après de nombreuses recherches sur la matière qui font évoluer son personnage en le matérialisant et en épurant sa ligne, le ARO devient une figure culte de la scène Designer Toys.

Quand l'âme du bois construit celle de l'homme…
Aujourd’hui Steph Cop s’est retiré de Paris. Décor différent, mais mêmes obsessions. Les murs sont remplacés par les forêts. Comme pour mieux se dédouaner d’avoir utilisé des matériaux nocifs, Steph s’isole au milieu des forêts du Morvan pour recréer Aro. Le ARO usiné en plastique se transforme en “Wooden Aro”. Muni d’une lourde tronçonneuse, l'artiste va tailler ses pièces dans des arbres chargés d’histoire, va jouer des imperfections du bois pour sculpter des formes majestueuses.
Une œuvre comme un havre symbolique où l'artiste est entouré de ses pièces, amis imaginaires. Physique, matériel, dans le Morvan de ses origines où il est venu s'installer après ses errances parisiennes... “Je me retrouve dans cet endroit que j'aime. Avec la forêt du Morvan. Je me suis posé avec le bois. Je cherche des arbres abîmés, morts, perdus. Je chine dans la forêt. C'est un temps important. Il faut observer, marcher, être attentif à la nature.” Se perdre dans les bois, pour mieux se retrouver...

L'œuvre ARO
« Analyze Reflex Obsessional » / Wooden AR
O

Ultime figurine d'une série de six, ARO est la plus fidèle projection de Steph COP. Au-delà de l’aspect graphique de ses lignes tranchées, de sa posture ancrée, il est “Analyse Reflexe Obsessionnel”. La recherche de l’épure semble être la clé, ARO en est la genèse.

“Ce travail vient de mes failles”, consent-il, une résonnance de lui-même… Il nous livre d’une façon symbolique les allégories de ses émotions. Ainsi est né Aro.

La rencontre entre la machine et la nature a donné naissance aux Wooden ARO,une relecture inédite du personnage ARO.Sculpté à la tronçonneuse dans différentes essences de bois, comme si l’artiste libérait de l’arbre la pièce déjà pressentie.

Cette matière première exigeante nécessite d’être domptée en puissance et en douceur. « Un apprentissage seul et à l'instinct, au milieu des forêts. À force de manipulation, tu fais tes gammes, tu traces, tu coupes, un travail de forçat au paradis, le silence du bruit de la machine au milieu des arbres centenaires ». Chaque pièce prend le temps de se dessiner, une lente maturation. Une création naturelle qui a presque quelque chose de sacré, où la main de l’homme n’a fait que suivre les lignes marquées par le temps. Bucheron délicat malgré l’outil peu discret, le rendu est déchirant de sensibilité. Toutes les pièces sont chargées des émotions de son créateur.

Au premier abord, ses sculptures sont formatées, elles constituent une variation sur un même modèle puis il suffit de mettre les mains, d’effleurer le bois, de découvrir l’essence de chacun, les reliefs accidentés, les traits de la machine qui les a sculptés. Aller au-delà des apparences, elles sont semblables et différentes.
Le succès de son travail l’amène à créer, sans cesse, de nouvelles pièces originales. Du bois, de la porcelaine, du Vinyle, de l’acier, du béton, tant de matières pour découvrir le travail en volume de cet artiste prolifique.

Rédigé par Percept Gallery

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